Série estivale : Les six dimensions de la connectivité (Sixième partie)

Qui dit connectivité, dit également l’interface homme-machine et donc des questions (éthiques) suivantes : comment pouvons-nous mettre à la disposition des gens de nouvelles technologies performantes ? Et inversement : où se situe la demande (créative) des gens dans le développement des technologies ?

Amy Peck, fondatrice et PDG du cabinet de stratégie et de conseil EndeavorXR, basé à New York, a résumé les 10 tendances technologiques stratégiques actuelles qui sont également pertinentes dans ce contexte. Outre le matériel et les faits concrets, celles-ci comprennent des thèmes tels que l’informatique économe en énergie, la sécurité contre la désinformation, l’intelligence invisible ambiante et l’amélioration neurologique, et donc des aspects axés sur les personnes. Cela se reflète également dans le cadre dit des « 3C » (combiner, converger, concevoir), qui illustre la valeur ajoutée que l’innovation technologique concertée crée pour les personnes et les organisations. Les domaines dans lesquels cela se produit déjà à grande échelle sont notamment l’intelligence artificielle, la biologie artificielle, l’intelligence spatiale, la robotique et les énergies de nouvelle génération : comme dans de nombreux autres secteurs, un changement majeur est en train de se produire à l’échelle mondiale.

Fedra Fateh, PDG d’AI Art Lab, également basé à New York, a souligné l’influence que l’art – et donc la créativité humaine – peut avoir sur les technologies d’avenir. À cette fin, il est nécessaire de promouvoir la culture de l’IA auprès des personnes qui n’ont pas de diplôme en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) afin de contrebalancer les solutions d’IA purement axées sur les affaires. Une telle éducation publique ciblée permettra un dialogue basé sur l’IA dans lequel l’art sera une forme d’expression centrale. Il est hautement souhaitable que cela se répercute également sur les solutions professionnelles, car cela préserve la dimension humaine dans les affaires et la technologie. De plus, selon Fedra Fateh, c’est précisément cette approche humaine, le lien entre l’art et la technologie, entre autres, qui constitue une force européenne. C’est pourquoi notre continent, avec sa riche histoire culturelle et sa tradition industrielle créative séculaire, devrait se concentrer sur cet aspect dans le cadre des innovations pérennes.

Lors d’une discussion informelle animée par Jim Kent, Amy Peck et Fedra Fateh ont abordé la question de l’évolution de l’IA dans les années à venir et du rôle que jouera l’aspect humain dans ce processus. Selon Amy Peck, il sera crucial que les entreprises tournées vers l’avenir définissent très précisément ce qu’elles attendent de l’IA à long terme et impliquent leurs employés dans des processus de développement durable appropriés dès le début. Fedra Fateh voit même l’humanité à un moment charnière, comparable à celui de Galilée, un processus de changement profond qui pourrait prendre des décennies. Selon elle, le fait que les êtres humains soient des animaux sociaux, qui ont besoin d’échanger avec d’autres êtres humains, joue ici un rôle important. Dans ce contexte, Amy Peck et Fadra Fateh sont arrivées à la même réponse fondamentale à la question de savoir ce qui compte vraiment dans l’IA : l’humanité.