Médecine intelligente : comment la connectivité haute performance établit de nouvelles bases solides pour le pays et sa population dans le domaine des soins médicaux  

La médecine connectée est passée à la vitesse supérieure au printemps 2020 avec la pandémie de Covid-19. À l’époque, de nombreuses innovations numériques dans le domaine des sciences de la vie, développées au cours des années précédentes, se sont révélées essentielles, parfois même vitales, pratiquement du jour au lendemain. Le système de santé jouait alors un rôle prépondérant dans la société, mais il fallait surtout assurer la sécurité des soins aux patients en période de quarantaine et de restriction des contacts. Face à l’adversité et à la détresse, l’inventivité a pris le dessus et a accéléré la concrétisation de concepts en projets appliqués, y compris au Luxembourg.

À l’époque, le Laboratoire national de santé (LNS) a donné l’exemple. En l’espace de quelques jours, le Centre National de Génétique situé au LNS a remplacé les consultations sur place par des vidéoconférences. Ce qui semble presque banal cinq ans plus tard était alors un véritable bond en avant, notamment parce qu’il était impossible de savoir si les patients et leur famille seraient prêts à parler de problèmes de santé parfois graves dans un espace virtuel. Mais ils l’ont fait.

Le LNS a également introduit une autre variante de la médecine connectée pendant la pandémie. Les images de tissus prises pendant certaines interventions sont désormais transmises en temps réel au pathologiste, qui les analyse directement sous un microscope virtuel. Cette solution permet de réduire les délais d’attente, compte tenu de la grande distance géographique qui sépare certains hôpitaux luxembourgeois, notamment dans le nord du pays, du laboratoire de Dudelange.

Les approches mentionnées ci-dessus ne sont que deux exemples parmi les nombreuses applications de la télémédecine, qui ne cesse de générer de nouvelles innovations dans le monde entier. Quiconque se rend à des salons médicaux tels que Medica à Düsseldorf sera impressionné, qu’il soit professionnel, patient potentiel, ou simple visiteur, par le saut quantique qui traverse actuellement la technologie médicale. Par exemple, l’entreprise italienne Teoresi développe des solutions basées sur l’IA qui rendent possibles les séances de rééducation à distance, permettant au médecin connecté au système de faire directement part de ses observations au patient à l’aide de la technologie intelligente intégrée.

Un projet de R&D lancé par le Kompetenzzenter fir den Alter du Luxembourg (www.gero.lu) en coopération avec la Hochschule de Kaiserslautern porte également sur l’interface homme/machine en temps réel. Ici, des éléments créatifs de réalité virtuelle déclenchent un neurofeedback basé sur des données qui permet au thérapeute, à nouveau connecté, de répondre directement au patient.

Quelle que soit la forme que prend la télémédecine, la réussite de sa mise en œuvre dépend d’une connectivité de haut niveau. Cela s’applique non seulement aux thérapies et diagnostics à distance, mais aussi aux nombreux dispositifs portables. Ces derniers incluent des textiles ou des accessoires équipés de capteurs enregistrant les données du patient dans l’ensemble des situations du quotidien et les transmettant en ligne aux professionnels de la santé.

Grâce à une infrastructure Internet performante, de telles innovations peuvent contribuer à résoudre durablement de nombreux problèmes dans le domaine des soins médicaux de base, qu’il s’agisse de la pénurie de médecins dans les zones rurales, du manque de personnel dans les maisons de retraite et les centres de soins, ou encore du transport des patients : une opération complexe, longue et coûteuse. En définitive, une connectivité élevée contribue à améliorer la qualité des soins prodigués aux patients, tout en augmentant leur autonomie et leur qualité de vie au quotidien.